Description du Tigre
La nécessité pour les armées européennes et leurs industries de
réaliser une série d'opérations de grandes envergures est à
l'origine de la conception de l'hélicoptère d'attaque Eurocopter
Tigre, présentée comme une réponse sophistiquée à l'offre
croissante d'appareils spécialisés conçus actuellement.
Polyvalent, capable, puissant et surtout européen, cet
hélicoptère a pu être développé grâce aux efforts cumulés de la
France et de l'Allemagne pour arriver à une autarcie de
production. Il nest pas impossible que d'autres pays tels que la
Suède, l'Espagne et l'Australie (le prototype PT4 s'est écrasé
pendant des essais en février 1998 sur ce continent) finissent
par adopter ce modèle pour remplacer leurs appareils spécialisés
dans les missions d'attaque et antichar. Le programme de
remplacement , prévu dans les années quatre-vingt-dix, des
hélicoptères d'attaque Gazelle et BO-105 en service en France et
en Allemagne respectivement, a incité les gouvernements de ces
deux pays à établir un accord d'entente pour le développement
d'un hélicoptère antichar. Les premiers contacts ont eu lieu en
1984 et ont aboutit à une décision finale le 13 novembre 1989
avec l'entreprise Eurocopter formée par l'Aérospatiale et la
Messerschmit Bölkow Blohm (MBB). La prévision initiale, qui
portait sur la construction de trois prototypes désarmés pour
des évaluations aérodynamiques, d'un appareil configuré en
chasseur de char et désigné sous le le nom de Gerfaut et d'un
cinquième pour des opérations mixtes d'attaque et de
reconnaissance, se concrétise avec le vol du PTI le 27 avril
1991, suivi des vols successifs des autres prototypes qui
s'achèvent le 21 février 1997. Outre les essais statique de
vérification des vibrations, révision des fuselages,
vérification de l'intégration des équipements etc., différents
essais en vol ont également été effectués, dont le lancement de
missiles HOT-2 par le PT-5 au mois de mai 1997. Les capacités
opérationnels de l'hélicoptère ont même été contrôlées dans des
conditions arctiques grâce aux exercices réalisés en Suède par
le PT-4, équipé de patins sous les roues pour l'atterrissage et
le décollage en terrain neigeux à des températures de - 30 °C.
Si les réductions constantes de budgets de défenses des pays
européens participant au programme ont effectivement eu une
influence sur le nombre d'appareils produits et la date de leur
entré en service, la signature de la phase d'industrialisation,
le 30 juin 1995, a elle motivé la programmation de leur entré en
service, prévue pour les premières années du siècle prochain. Le
PT-4, qui a déjà tiré avec le canon avant, lancé des missiles
air-air MISTRAL et des roquettes non guidées, correspond à la
norme française HAP d'appui et d'escorte tandis que le PT-5,
utilisé pour lancer des missiles air-air STINGER, correspond à
la version UHT/HAC d'appui au combat et polyvalente. Les
Français ont prévu d'affecter 115 HPA et 100 HAC à leurs
effectifs tandis que les Allemand ont commandé 212 UHT. Les
livraisons ont commencé en 2001 et devraient se poursuivre
jusqu'à la moitié de la deuxième décennie du XXI° siècle, selon
les prévisions actuelles de commandes d'appareils. Actuellement
encore en phase de développement, préalable à la production, le
Tigre s'est montré à la hauteur des espérances quant à ses
possibilités d'emploi et ses capacités d'action, sans oublier
son design intégrant les innovations technologiques les plus
récentes. Doté de la technologie la plus sophistiquée, avec une
structure formée à 80% de matériaux composites sans rivets,
titane, aluminium, Kevlar etc. qui lui permet de résister aux
chocs au sol pouvant atteindre 10,5 mètres par seconde et équipé
de deux turbosoufflantes MTU/Rolls-Royce/Turbomeca MTR390 d'une
poussée unitaire de 1.285 chevaux et 1.558 en situations
extrêmes et de tuyères d'échappement intégrées au fuselage pour
réduire sa signature, le Tigre est un appareil d'attaque conçu
pour neutraliser les menaces présentes et à venir, dans tout
type d'environnement. son rotor principal se compose de quatre
pales en fibres élastomères (FEL) et matériaux composites à
durée de vie indéfinie, le train d'atterrissage Messier-Bugatti/Liebherr
Arotechnik est fixe et permet des prises de 6 m/s et des
systèmes similaires ont été prévus pour les circuits
hydraulique, électriques et d'alimentation en carburant. La
cabine, conçue pour réduire au minimum le travail de l'équipage,
est configurée en tandem; le pilote à l'avant et l'artilleur à
l'arrière. Elle dispose de la technologie la plus récente en
matière d'avionique : écrans de présentation multifonctions en
couleur, unités de contrôle CDU, panneau du système de contrôle
automatique de vol AFCS, systèmes d'intercommunication ICS ,
indicateur de fréquences RFI, écran de présentation des alarmes
et, entre autres, panneaux de contrôle de l'armement. Le pilote
et l'artilleur disposent de casques spécifiques dotés d'une
visière protectrice sur laquelle sont projetés différents
paramètres liés aux données de vol, un viseur intégré
holographique pour faciliter le tir et des éléments relatifs à
la communication entre l'équipage ou propres à l'appareil.
L'autodéfense est assurée par un système Thomson-CSFTC2000 à
interrogateur IFF ami-ennemi, un détecteur de menaces laser et
de communications, des lanceurs de fusées de brouillage etc. Les
Tigre, conçus à partir d'un concept modulaire et pouvant être
équipés de différents systèmes qui leur confèrent une
flexibilité opérationnelle maximale pour répondre aux nouvelles
missions que leur assignent la politique internationale en
mutation constante, ont été configurés comme des hélicoptères
polyvalents. La version HAP est munie de capteurs dont
télévision, d'érecteur infrarouge FLIR (Foward Linking Infrared)
pour les vols de nuit, distanciomètre laser, éléments optiques
pour pour le repérage et le suivi des cibles etc., installés
dans un container gyro-stabilisé SFIM/TRT STRIX, situé au-dessus
de la cabine du pilote. Son armement se compose d'un canon
automatique GIAT M-781 placé dans un affût à l'avant de
l'appareil et pouvant contenir jusqu'à 450 cartouches de 30 mm,
tandis que deux points d'ancrage sur les ailettes peuvent
abriter, entre autres, 12 ou 24 fusées SNEB de 68 mm munies de
dards perforants de blindage et quatres missiles MISTRAL. Le
modèle UHT/HAC comporte un mât sur le rotor qui soutient le
capteur Euromep Osiris conçu autour d'un système de visée de
deuxième génération comprenant FLIR , laser et TV, tandis que le
système FLIR pour le pilotage est situé sous le nez de
l'appareil. Son armement se compose de lance-roquettes, de
containers pour mitrailleuses lourdes ou canons légers, de
missiles air-air STINGER pour les modèles allemands et de
missiles antichar de types HOT-2 et TRIGAT. En ce qui concerne
les missiles, dont quatre unités sont stockables sur chaque
ailette, il faut souligner le fait que le premier est guidé par
le système SACLOS et le second fonctionne en mode "fire-and-forget"
(tirer et oublier) pour faire feu sur plusieurs cibles en même
temps. Le HOT-2 a été validé pendant des essais réalisés entre
mai et juin 1997; au cours d'un de ces essais , le tir a été
effectué tandis que l'hélicoptère volait à une viotesse de 140
km/h. Pour homogénéiser le TRIGAT, on procédera à des tir depuis
un hélicoptère Pahther modifié pour l'intégrer définitivement au
Tigre depuis l'année 1998.
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