Description du Sukhoï 27
Le Flanker, si l'on en croit
certaines sources, serait entré en service en 1984 ou 1986. En 1988, les
Soviétiques disposaient d'une centaine de Su-27 et d'environ 150 en 1989.
Aujourd'hui, il
est quasi impossible de savoir combien de Su 27 ont été effectivement produits.
Les renseignements disponibles permettent, toutefois, d'estimer à environ 400 le
nombre de Flanker actuellement en service au sein des forces aériennes russes et
à une cinquantaine (dont une vingtaine de Su-27K embarqués sur porte-avions) au
sein de l'aéronautique navale russe. A la suite de l'éclatement de l'URSS, les
anciennes républiques membres ont conservé tout ou une partie des Su-27 basés
chez elles. Ainsi, vingt-trois seraient encore opérationnels en Biélorussie,
soixante en Ukraine et une vingtaine (les accords avec Moscou prévoient à terme
la livraison de quarante-huit exemplaires au total) au Kazakhstan.
La première rencontre du Su-27
avec des avions occidentaux eut lieu le 7 janvier 1987 au nord-est de la
Norvège, lorsque deux F-16 norvégiens ont intercepté deux Flanker. En avril
1987, un P-3B norvégien prenait la première photographie d'un Su-27 (codé
21). Celle-ci fut publiée par un journal d'Oslo puis par la presse
occidentale. Le 13 septembre suivant, un autre Flanker venait se frotter à
un autre Orion, si près qu'il entra en collision avec le quadrimoteur.
L'appareil norvégien observait des manœuvres navales soviétiques dans la mer
de Barents à 260 km au sud-est de Vardo lorsque le Su-27 reçut l'ordre
d'intercepter l'Orion. Le Flanker passa à moins de deux mètres de l'Orion à
10 h 39. Un quart d'heure plus tard, le Flanker s'approcha de nouveau et les
hélices de l'Orion percutèrent le saumon de dérive du Su-27. Heureusement,
les deux appareils purent rejoindre leurs bases respectives sans encombres,
hormis un incident diplomatique.
Les
débuts du Su-27 sur la scène internationale eurent lieu au salon du
Bourget en 1989. En effet, les Soviétiques amenèrent deux Su-27 : un
monoplace et un biplace. Le monoplace codé "388 bleu" fut donné au
bureau d'études Sukhoï. Il s'agit du T-10-41 code "41". Le biplace
fut quant à lui codé "389". Le Su-27 fit sensation pendant le salon
avec des figures inédites à l'époque comme le cobra. Lors de cette
figure, l'avion atteint une incidence de 120°. Les facteurs de
charges imposés par la manœuvre sont relativement modestes, mais les
écarts de vitesse sont considérables : de 450 km / h à l'entrée à
120 km / h trois secondes plus tard. A l'origine, cette manouvre
était conçue pour déterminer les limites d'incidences à incorporer
au logiciel des commandes de vols électriques. Elle a été répétée en
occident au cours des différents salons aéronautiques , dans le but
très clair de vanter les mérites du matériel soviétique dans un
domaine où ils semblent dépasser les avions alliés (peu d'avions
occidentaux peuvent réaliser le cobra, et encore si on modifie leurs
logiciels et leurs surfaces de contrôle). Le cobra est relativement
simple à exécuter puisqu'il suffit au pilote de ramener le manche à
fond en arrière, de le maintenir brièvement dans cette position,
puis dans le pousser en avant pour rétablir le vol horizontal.
Tout
ceci ne peut bien sûr être réalisé que si pleine liberté
d'action est laissée au pilote, c'est à dire si le limiteur
d'incidence est déconnecté. Normalement, les commandes de
vol électriques interdisent cette manouvre. L'intérêt de
cette manœuvre n'est peut être pas des plus évident, mais
elle pourrait peut être permettre de déverrouiller de sa
cible un radar Doppler incapable de suivre une cible
immobile ou de "semer" un poursuivant incapable d'une telle
variation de vitesse. Cependant ces figures, réalisées par
des pilotes d'essais, exigent des compétences que ne
possèdent vraisemblablement pas tous les pilotes militaires.
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